Appuyer de nouvelles solutions qui réduisent la dépendance du Canada à l’importation de fruits et légumes frais et renforcent la résilience des systèmes alimentaires
La forte dépendance du Canada à l’importation des fruits et légumes rend le pays vulnérable aux chocs et à la perturbation des systèmes alimentaires, surtout dans un monde soumis au changement climatique. Il est essentiel de trouver un système alimentaire résilient pour garantir la disponibilité des produits alimentaires, la santé et le bien-être des populations, ainsi que pour renforcer notre capacité à résister aux chocs systémiques.
Au Canada, nous savons cultiver de nombreux fruits et légumes; cependant, en grande partie à cause de nos hivers longs et des coûts de production élevés, nous importons la majorité de nos fruits et légumes d’autres pays. Du fait de cette dépendance excessive aux importations, combinée à une sensibilisation croissante du public à la nécessité d’avoir des méthodes de culture durables et écologiques, le moment est bien choisi pour améliorer la capacité du Canada à cultiver des fruits et légumes frais hors saison, chez nous.
En catalysant des solutions novatrices qui permettent de cultiver des fruits et légumes hors saison, nous pourrons non seulement proposer aux Canadiens des aliments sains et frais tout au long de l’année, mais nous développerons aussi la durabilité du secteur agricole du pays à long terme.
Pour les exploitations agricoles en champs ouverts comme pour l’agriculture en milieux contrôlés, prolonger la période de culture exige de résoudre une série de problèmes interconnectés. L’étendue de ces problèmes va de la culture des plantes pour renforcer la résilience à la recherche des bons niveaux de température et de luminosité nécessaires, en passant par la nécessité d’avoir des systèmes énergétiques efficaces qui présentent de bons rapports coûts-efficacité et favorisent la durabilité, et bien plus encore.
Le Canada n’est pas le seul pays à faire face aux difficultés climatiques, mais ses conditions météorologiques extrêmes et ses paysages rudes, combinés à une longue histoire agricole et à une solide politique environnementale, en font un environnement de test idéal pour concrétiser l’innovation dans la production alimentaire.
Dans ce contexte, nous lançons le Défi Cultiver l’innovation d’ici pour favoriser l’innovation dans la production alimentaire et appuyer les nouvelles solutions qui réduisent la dépendance du Canada aux fruits et légumes importés, renforcent la résilience des systèmes alimentaires et aident le Canada à affronter les incertitudes de demain.
Alors que les changements climatiques et la pandémie de COVID-19 ont à nouveau mis en évidence l’importance des systèmes alimentaires locaux, le moment est venu de profiter de cet élan pour inspirer une nouvelle génération d’innovateurs, d’entrepreneurs et d’agriculteurs à passer à l’action dans le cadre d’un processus de défi d’innovation.
Se déroulant sur une période de six ans, le Défi Cultiver l’innovation d’ici doit créer des occasions tangibles de changement positif en rassemblant divers collaborateurs, en galvanisant les partenariats stratégiques et en inspirant un écosystème de nouvelles solutions qui répondront au besoin de pérennité des systèmes alimentaires.
Les équipes en lice doivent : Créer et livrer un système prêt à être commercialisé pour une production de petits fruits hors saison fiable, durable et concurrentielle à grande échelle au Canada.
En prolongeant la période de culture des petits fruits, en introduisant éventuellement de nouvelles variétés de petits fruits qui ne sont pas cultivés à grande échelle au Canada, et en révolutionnant la méthode de culture, le processus du défi d’innovation devrait catalyser de nouvelles solutions et avoir un effet exponentiel positif sur d’autres cultures, secteurs et régions géographiques, développant les compétences et les capacités des innovateurs, des producteurs et des entreprises.
La Fondation de la famille Weston a décidé de mettre l’accent sur les petits fruits, non pas parce que nous accordons une importance particulière à la catégorie des fruits, mais parce qu’elle représente un excellent cas d’essai : si les innovateurs peuvent atteindre les objectifs établis dans l’énoncé du Défi pour les petits fruits, ils seront en bonne voie de les atteindre pour d’autres cultures importantes pour les Canadiens. Cela dit, les petits fruits en tant que tels sont importants pour diverses raisons.
Premièrement, nous en importons beaucoup. Selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, en 2019, le Canada a importé près de 270 000 tonnes métriques de fraises, de bleuets et de framboises, et les importations de ces trois petits fruits représentent près de 10 % de tous les fruits que nous importons. Cet arrangement n’est pas idéal, bien sûr, étant donné le caractère périssable de la plupart des types de baies.
Deuxièmement, les petits fruits sont précieux : en 2019, la valeur d’importation des trois petits fruits cités ci-dessus était supérieure à 5 $ par tonne métrique et la valeur d’exportation était d’environ 3 $ par tonne métrique. Des valeurs plus élevées pour les cultures peuvent donner aux agriculteurs canadiens plus de souplesse pour investir dans de meilleurs moyens de production.
Troisièmement, les petits fruits sont très nutritifs, mais peu consommés par les Canadiens. Une étude publiée par la Harvard Medical School a révélé que les bienfaits des petits fruits pour la santé, particulièrement pour le cœur, sont optimisés lorsque certains petits fruits sont consommés au moins trois fois par semaine.
Cependant, comme nous l’avons mentionné, nous avons choisi les petits fruits pour notre Défi non seulement parce que ce sont des fruits merveilleux et importants, mais aussi parce que le fait de savoir comment les cultiver n’importe où et hors saison apporte des solutions à une myriade de défis, comme la lutte contre la vermine et les maladies, l’efficacité énergétique, les bons niveaux de température et de luminosité, et plus encore. Résoudre ces problèmes permettra de catalyser une série de solutions pertinentes pour les autres cultures, y compris les baies moins connues originaires du Canada, réduisant ainsi la dépendance du Canada à l’importation de fruits et légumes frais et favorisant un système alimentaire plus résilient.
Pour finir, en mettant l’accent sur cet important objectif clairement établi visant à « décrocher la lune », le Défi Cultiver l’innovation d’ici constituera une formidable occasion d’inciter les Canadiens à réfléchir à la façon dont nous souhaitons produire nos aliments et à en débattre.