Il est temps de réimaginer la voie de l’agriculture..

Co-candidat principal :
Lesley G. Campbell, PhD, Université métropolitaine de Toronto

Codemandeur principal :
Habiba Bougherara, PhD, Université métropolitaine de Toronto

Un botaniste et un ingénieur en mécanique de l’Université de Technologie de Toronto sont en train de repenser la technologie verticale développée à l’origine pour la production de cannabis en intérieur. Leur système sans pesticides pour les framboises et les mûres est un système de culture multicouche à microclimat contrôlé qui aide les plantes à prendre le contrôle de leur propre environnement. Dans l’idéal, ce système novateur réduira les contraintes de travail et autres qui poussent de nombreuses familles canadiennes à abandonner leur exploitation.

Cultiver pour l’avenir : Une approche qui favorise la production continue de baies au Canada et au-delà

“Tout ce qu’Habiba et moi allons faire au cours de la phase Shepherd est en quelque sorte magique”, déclare Lesley Campbell, décrivant le système de culture révolutionnaire qu’elle met au point avec le Dr Habiba Bougherara dans leurs laboratoires respectifs à l’Université métropolitaine de Toronto.

Campbell et Bougherara se sont rapidement liés d’amitié lorsqu’ils ont fait équipe pour créer une machine économe en énergie pour la production de cannabis en intérieur. Leur travail était excellent, mais le moment était mal choisi : le projet coïncidait avec le krach du cannabis, alors… entrez dans le Homegrown Innovation Challenge ! Le botaniste et l’ingénieur mécanicien ont profité de cette occasion pour repenser leur technologie afin de produire un système de culture sans pesticides pour les framboises et autres fruits à chair tendre. Le résultat est la plateforme iGrow : un système de culture multicouche contrôlé par le microclimat. Le début de quelque chose de magique, en effet.

La technologie d’autosurveillance, d’analyse et de rapport (SMART) de la plateforme iGrow est une innovation clé, qui aide les plantes à contrôler leur propre environnement. Le bas et le haut de la plante sont équipés de biocapteurs (produits par Vivent SA) qui émettent des signaux indiquant si la plante est saine et heureuse ou si elle est stressée. Un programme personnalisé par Argus Control Systems peut déclencher des réponses en temps réel aux besoins de la plante, en ajustant des variables essentielles telles que la lumière, l’eau ou l’engrais. “Nous allons découvrir ce que les plantes veulent vraiment”, s’exclame le Dr Campbell. “Notre système nous aidera à écouter les plantes et à mieux connaître leurs besoins fondamentaux. C’est quelque chose qu’elles n’ont jamais pu nous communiquer auparavant et qui réduira le gaspillage des nutriments et de l’eau.”

“Si nous écoutons les plantes, nous pouvons changer le monde !

Le système sera alimenté par un générateur triboélectrique mis au point par Tricia Breen Carmichael de l’université de Windsor, qui récupère l’énergie de l’électricité statique, et pourra également être alimenté par des systèmes d’énergie solaire et des biodigesteurs de méthane.

Ces technologies de pointe aideront les agriculteurs à surmonter les obstacles persistants à la culture des framboises dans les climats nordiques. Par acre, les prix de gros des framboises dépassent de 480 % ceux des myrtilles, la plus grande culture de fruits à baies du Canada, alors que le Canada est le troisième importateur mondial de framboises. Le prototype de la plateforme iGrow répond aux principaux défis auxquels sont confrontés les cultivateurs, notamment le climat imprévisible de notre pays, les problèmes de lutte contre les parasites et les coûts élevés de la main-d’œuvre. Des tests ont démontré sa capacité à augmenter la production de framboises par acre de 350 %, tout en prolongeant la saison de croissance à douze mois. Cette augmentation de la productivité changerait la vie des familles d’agriculteurs dans tout le pays.

Les docteurs Campbell et Bougherara voient une voie vers une production alimentaire durable qui permet également aux cultivateurs de mieux comprendre leurs plantes. Plus important encore, leur système pourrait réduire la pénibilité du travail et les autres charges qui poussent de nombreuses familles à abandonner leur exploitation, y compris celle du Dr Campbell. “J’ai grandi dans l’agriculture et je ne voyais pas mon avenir dans l’entreprise familiale”, dit-elle en se souvenant de la décision de laisser tomber l’exploitation familiale de choux après le départ à la retraite de son père. “Nous devons humaniser ce secteur. Même si nous industrialisons l’agriculture, il y a toujours des familles d’agriculteurs derrière tout cela.”


Collaborateurs

  • Geoff Crocker, Argus Control Systems
  • Thabet Belamri, EASTechnology
  • Nicholas Burgwin, Université métropolitaine de Toronto
  • Tricia Carmichael, Université de Windsor
  • Brendon Falcon, Falcon Blueberries
  • Line Lapointe, Université de Laval
  • Ahmed Naderi, LAW Consultants
  • Greg Ogiba, GRO Advantage
  • Carol Plummer, Vivent SA
  • Tyler Smith, Agriculture et Agroalimentaire Canada